Une entreprise donnée utilise l’effet de levier pour booster sa capacité d’investissement. Les bénéfices générés avec l’endettement deviennent alors plus importants que l’endettement initial. La technique d’autofinancement peut impacter les capitaux propres qui ont fait l’objet de l’investissement, pour une rentabilité financière et économique. Comment calculer l’effet de levier ? Quels risques génère cette technique pour une entreprise ? Comment gérer les risques provoqués par l’effet de levier ? Voici tout ce que vous devez savoir à ce propos.
Qu’est-ce que l’effet de levier ?
L’effet de levier est une technique d’autofinancement adoptée en entreprise pour augmenter la rentabilité de ses capitaux propres. La technique comptable a pour but d’afficher une meilleure rentabilité financière pour l’entreprise.
Connaître l’effet de levier permet de prendre connaissance des avantages procurés pour un financement par endettement, au lieu d’un autofinancement. Les notions de rentabilité économique et de rentabilité financière sont absolument à connaître pour comprendre les enjeux de l’effet de levier.
Quels sont les effets de levier ?
On distingue différents types d’effet de levier :
- L’effet de levier juridique, consistant à acquérir 51% des parts d’une société avec un emprunt ;
- L’effet de levier fiscal, pour des avantages fiscaux considérables ;
- L’effet de levier social, pour offrir des récompenses à ses salariés ;
- Et l’effet de levier financier, permettant de s’endetter pour booster la rentabilité financière de l’entreprise.
C’est cette dernière nous intéresse particulièrement.
Comment calculer l’effet de levier ?
L’effet de levier est la différence entre la rentabilité économique et la rentabilité financière d’une entreprise.
Le calcul de la rentabilité économique
La rentabilité économique est un ratio qui permet à une entreprise de générer des profits en utilisant son actif. La formule est la suivante :
Le résultat d’exploitation = Bénéfices – Impôts avec actif = capitaux investis
La rentabilité financière
La rentabilité financière est, quant à elle, le ratio qui permet de connaître l’aptitude de l’entreprise à faire des profits par l’intermédiaire de ses capitaux propres :
Résultat net = Bénéfices – Impôts – intérêts versés avec fonds propres = capitaux propres
Interprétation des résultats
Pour un autofinancement, le taux de rentabilité économique de l’entreprise doit être égal au taux de rentabilité financière, ce qui signifie l’absence de l’effet de levier.
Si la rentabilité économique a une valeur plus élevée que l’endettement, l’effet de levier a une valeur positive. Lorsque la rentabilité économique est plus importante, le financement par endettement sera plus bénéfique pour l’entreprise concernée.
Dans le cas contraire, si l’endettement devient plus important que la rentabilité économique, l’effet de levier est négatif. Un effet de levier négatif est appelé « effet boomerang » ou « effet de massue ».
Exemple pratique
Pour acheter un bien immobilier à louer avec un apport de 20% et d’un crédit de 80% du bien, le calcul du levier se fait en considérant la valeur de l’endettement et des capitaux propres, qui sera, dans ce cas, de 4.
Pour disposer d’un effet de levier positif, les loyers doivent être supérieurs aux mensualités de remboursement du crédit immobilier pour une période définie. La valeur du bien immobilier devra également hausser au fil du temps pour disposer d’une plus-value en cas de revente.
Quels sont les risques pour votre entreprise ?
Un effet de levier négatif n’est pas ce qu’il y a de meilleur pour une entreprise. Cela peut engendrer d’importants risques.
Une chute de la rentabilité
Un résultat dégagé qui ne permet pas de payer les intérêts dus sera sûrement catastrophique pour une entreprise. Le paiement des intérêts devra, dans ce cas, se faire à l’aide des bénéfices qui ont été générés grâce aux capitaux propres, soit avec les capitaux propres eux-mêmes.
Un risque opérationnel important
L’effet de levier peut soumettre l’entreprise au paiement de sommes importantes, sans autres alternatives.
Comment gérer les risques de l’effet de levier ?
Il est à noter que la valeur limite d’un effet de levier à ne pas dépasser est de 2, pour éviter un investissement risqué sur le long terme.
Un effet de levier plus important engendre des dettes à rembourser encore plus phénoménales que la valeur des capitaux propres. Une montagne financière qui risque de faire couler l’entreprise pour de bon, sans alternative.
Le montant de ces dettes est à surveiller de très près de manière régulière, pour adopter un investissement sur le long terme.
Si le terme effet de levier vous est nouveau, la pratique n’est aucunement chose nouvelle. Le principe de fonctionnement de cette technique est souvent visible au niveau des banques.
Les établissements financiers effectuent plus d’emprunt qu’elles n’en disposent pour ensuite assurer une meilleure rentabilité. C’est aussi ce que font les entreprises pour booster leur rendement sur le long terme.